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Logement, fonction publique, Éducation nationale, Travail, Santé… Autant de ministères incontournables sur des chantiers en crise qui ont été mis sur la touche, ont perdu leur autonomie, ou ont tout simplement disparu, après le remaniement gouvernemental opéré hier, sous la houlette de Gabriel Attal. Des décisions aux conséquences désastreuses qui témoignent « d’un mépris pour le service public », selon la gauche et les syndicats.

Tout ça pour ça. C’est le sentiment qui domine à gauche après le dévoilement, jeudi, des noms des onze ministres sous la houlette de Gabriel Attal. La longue réflexion présidentielle a finalement accouché d’un gouvernement « resserré », qui brille par le recyclage d’anciennes figures de la Sarkozie, comme Rachida Dati, mais surtout par l’absence ou la relégation symbolique de ministères clefs dédiés aux services publics.

« Une mise sur la touche de l’Éducation nationale »

Un choix qui en dit long sur les priorités d’Emmanuel Macron. Transports, fonction publique, logement…, autant de ministères passés à la trappe, tandis que le travail et la santé ont été fusionnés en un seul portefeuille placé entre les mains de Catherine Vautrin, présidente Les Républicains du Grand Reims. Autre invraisemblance : la décision de confier l’Éducation nationale à Amélie Oudéa-Castéra, une ministre à mi-temps donc, déjà chargée des sports dont l’agenda à la veille des Jeux olympiques laisse peu de doutes quant à sa disponibilité dans les mois à venir.

Entre ironie et désillusion, les élus de gauche et les syndicats ne décolèrent face à ce désastre programmé : « L’Éducation nationale méritait vraiment mieux qu’une ministre qui sera totalement tournée vers les Jeux olympiques cette année. À l’image de la Santé qui perd son ministère entier, on constate que les services publics essentiels continuent d’être méprisés par Macron et son nouveau premier ministre », a ainsi réagi la CGT Educ’action sur X (ex-Twitter).

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Une colère partagée par le Snes-FSU, le syndicat majoritaire des collèges et lycées, dont la secrétaire générale Sophie Vénétitay a dénoncé dès ces annonces « une mise sur la touche de l’Éducation nationale », alors que « L’Éducation nationale traverse une crise sans précédent, la réponse c’est de nous mettre une ministre à mi-temps ».

« Mépris des souffrances du peuple »

En somme, c’est l’idée même de service public qui pâtit de ce remaniement, dénoncé par Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT : « Plus de ministère de la fonction publique ! Si on doutait du peu d’intérêt de Macron pour la fonction publique et ses prérogatives, et bien là c’est plus permis ! Les chantiers en cours disparaissent-ils avec Guerini ? », s’interroge la représentante syndicale.

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Les élus de gauche sont à l’unisson pour fustiger la disparition de ministères incontournables : « Pas de ministère des transports ! », s’est ainsi indignée, sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée écologiste, Karima Delli, tandis que le député de la France insoumise William Martinet souligne l’absence de nomination d’un ministre du Logement de plein exercice : « En pleine crise du logement et alors que la vague de froid provoque une hécatombe chez les sans-abri, Macron et Attal décident de supprimer le ministère du logement ! Ils ne pouvaient pas exprimer plus clairement leur mépris des souffrances du peuple », a assené l’élu sur son compte X.

Une régression vertigineuse dont témoigne le retour en force de la Sarkozie, avec la nomination inattendue de la maire du 7e arrondissement de Paris et ancienne ministre de la Justice Rachida Dati (2007-2009). Sa mise en examen pour « corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public » dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn n’a pas semblé être un obstacle majeur à sa nomination à la tête du ministère de la Culture. « Bienvenue au gouvernement Sarkozie 4 », a ainsi ironisé le député communiste Fabien Roussel, tandis que le candidat PCF pour les élections européennes, Léon Deffontaines a commenté sur X : « Avant on sortait du gouvernement quand on était mis en examen. Maintenant on y entre. »

Article paru dans le journal L’Humanité du 12 janvier 2024

 

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