
Rearm Europe. Le nom du plan à 800 milliards présenté par Ursula von der Leyen et qui doit être examiné lors du Conseil européen d’aujourd’hui claque comme une menace. Celle d’une fuite en avant belliciste dans un monde où quelques dirigeants veulent imposer la loi du plus fort, de l’humiliation, de la prédation. À l’instar de Donald Trump avec Volodymyr Zelensky concernant la guerre en Ukraine.
C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron a livré son allocution hier, embrayant sur la « menace pour la France ». Le pays devrait donc consentir à investir plus encore dans sa défense. Quitte à engager de nouvelles dépenses publiques, mais « sans augmentation d’impôt ». Autrement dit : riches et entreprises seront épargnés. Même lorsqu’il décrit le chaos, le chef de l’État n’en oublie pas sa doxa ultralibérale. On entend presque entre les lignes : « Vous préférez la réforme des retraites ou être envahi par la Russie ? » La casse sociale est à la fois doublée et justifiée par une course à l’armement qui ira puiser dans les mêmes poches précaires pour profiter toujours aux mêmes rapaces. « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », disait déjà Jean Jaurès.
« Les solutions de demain ne pourront être les habitudes d’hier », a pourtant affirmé le président. Une maxime qui ne semble pas devoir s’appliquer à sa politique et qui, au contraire, annonce de sombres jours pour les classes populaires. Le tout sous couvert de garantir la paix. Mais de quelle paix parle-t-on ? En ignorant la diplomatie, un potentiel Helsinki II, ou encore les Nations unies (ONU), c’est bien plutôt un état de guerre permanent qui nous est promis par cette course folle au surarmement.
Julia Hamlaoui,
Cheffe du service Humatinale
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