Les communistes de la section Givors Grigny Ozon ont la grande peine de vous faire part du Décès de Laurent Gonon. Il a fortement marqué l’activité de notre section et a mis toutes ses compétences au service des Verriers de Givors dans leur lutte pour faire reconnaître leurs maladies professionnelles.
Sa biographie:
Laurent Gonon est né à Lyon 7e, fils de Louis imprimeur sur étoffes et de Juliette Bernard-Barret passementière (arrière petite-fille de François Bernard-Barret, ancien gérant de l’Écho de la Fabrique journal des Canuts en 1833-1834). Il s’engagea dans la profession d’ouvrier métallurgiste par un apprentissage de tourneur (1952-1955) le conduisant au Certificat d’aptitude professionnelle. Parallèlement il militait dans le mouvement d’enfants proche du parti communiste, les Vaillants et Vaillantes dont il créa un groupe à Pierre-Bénite (Rhône) dès 1953, assumant des responsabilités à la fédération du Rhône à dix-huit ans pour l’animation de camps de vacances pour enfants.
Avant son service militaire – 28 mois en Algérie (1957-1959) – il assuma des responsabilités politiques au sein de la section communiste de Pierre-Bénite, devenant en outre correspondant local de La République-Le Patriote. Aux armées, son incorporation dans le service du Matériel ne le conduisit pas dans les unités combattantes mais son investissement politique antérieur le plaça sous une étroite surveillance et en prison quatre mois pour détention de journaux interdits, puis à sa mutation dans les territoires du sud algérien où il retrouva à Tindouf plusieurs opposants à la guerre.
De retour à la vie civile, Laurent Gonon reprit ses responsabilités politiques et assuma le secrétariat de section à Pierre-Bénite. Passionné par les luttes ouvrières et les combats idéologiques menées par le patronat et le pouvoir pour l’association capital-travail mise au goût du jour par l’ordonnance gaulliste de janvier 1959, il s’intéressa particulièrement à un accord que voulait obtenir la direction de l’Électro-chimie (groupe Ugine-Kuhlmann). Après étude du dossier et plusieurs publications de tracts et articles de presse, l’opération fut mise en échec, les salariés préférant « plutôt tenir que courir » en exigeant la satisfaction de revendications depuis longtemps déposées. En août 1959, il employa son mois de vacances à l’école centrale du PCF à Viroflay. En décembre 1959, il devint correspondant de l’Humanité. Sa première publication dans La Voix du Lyonnais l’organe de la fédération du Rhône du PCF en septembre 1960, « Brandt : Y aurait-il trop de frigos et de machines à laver ? », devait donner à sa vie une autre orientation.
En 1961, il était appelé à siéger au comité et au bureau fédéraux du Rhône du PCF avec la responsabilité du travail politique parmi les paysans, commerçants et artisans. Il publia de nombreux articles dans La Voix sur les questions économiques et sociales, jusqu’à la disparition de l’hebdomadaire en 2000. En 1961, il épousa une militante communiste de Grigny (Rhône) Josette Briane, d’où naquirent deux filles. Ils devaient s’installer dans cette commune où Laurent assuma la direction de la section communiste. Durant l’hiver 1961-1962, collaborateur du Comité central, il fut affecté à Grenoble (Isère) pour l’action en direction de la main-d’œuvre féminine. En 1964, durant quatre mois, il suivit les cours de l’école centrale du PCF.
Fin 1968, la petite imprimerie du mouvement social lyonnais, Offset-Vendôme, devait remplacer son directeur partant en retraite. Laurent Gonon se vit confier cette responsabilité, pendant trente ans, jusqu’à la retraite. Pour faire face à ses nouvelles responsabilités, à trente-huit ans il se tourna vers l’université et s’inscrivit dans un DESS de gestion d’entreprise. Dix ans plus tard, il soutint honorablement une thèse de doctorat sur « les processus de concertation dans les entreprises de 10 à 49 salariés ». Reconnu par ses confrères pour ses compétences et l’avancée technologique prise par son entreprise il se vit confier des responsabilités dans la formation professionnelle aux niveaux régional et national et honoré par la remise des insignes de Chevalier des Palmes académiques en 2001.
À la retraite, il continua de s’investir dans la formation, publications et conférences sur sa profession, mais aussi sur l’histoire du mouvement social et ouvrier lyonnais. Il anima à Givors des luttes contre les fermetures d’entreprises et la reconnaissance des maladies professionnelles des verriers.
Un grand bonhomme, une grande perte pour nous toutes et tous, un exemple à suivre.